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Des cheveux

pour dépolluer les mers

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Valérie est la seule coiffeuse de la ville à s'être munie d'un sac à cheveux © ManonDesmélie

Valérie Lips, coiffeuse à Wormhout, dans les Flandres, s’est lancée dans une initiative écologique : recycler les cheveux de ses clients, au lieu de les jeter.

Situé près d’un rond-point bruyant où des centaines de véhicules passent chaque jour pour rejoindre l’autoroute, le salon de coiffure de Valérie Lips est plutôt bien placé. Installeé à cet endroit depuis déjà 35 ans, le salon est maintenant dirigé par Valérie depuis la fin de l’anneée dernieère.


Une fois la lourde porte du salon poussée, la petitesse de l’endroit est assez surprenante. Cinq miroirs et cinq sieèges entourent la pieèce grise et rouge. Il est 17 h et la coiffeuse termine sa journée. Derrière son comptoir, elle prend les derniers rendez-vous pour la fin de semaine.


« Bonjour ! », lance-t-elle. Sur le mur, au fond de la pièce, quelque chose attire l’attention. « C’est la nouveauté de ce salon, c’est un sac à cheveux », sourit la gérante. Sûrement peu de Wormhoutois avaient dû entendre cette expression avant l’arrivée de Valérie à la tête du petit commerce. Et pourtant, l’initiative n’est pas nouvelle en France.            


La création du sac à cheveux
C’est en 2015 qu’un coiffeur du Var, Thierry Gras, crée l’association Coiffeurs Justes. La quantité de cheveux que jette un coiffeur est énorme. « Les cheveux représentent 50 % de nos poubelles », précise Valérie. Le sudiste a donc eu l’idée de créer un collectif de coiffeurs sensible au développement durable. Le sac à cheveux naît.


Si la Wormhoutoise s’est lancée dans cette démarche c’est tout simplement parce qu’elle s’est dit que ces cheveux « pourraient peut- être servir à quelque chose ». Et elle n’avait pas tord. Les cheveux ont de nombreux vertus. Ils peuvent servir de fertilisant, d’isolant ou encore de renforçateur de béton. Mais ils servent surtout de filtres hydrocarbures.

Le processus de recyclage
Une fois les cheveux coupés et mis dans le sac, Valérie les envoie sous forme de colis. « J’aimerais qu’il y ait un conteneur à proximité mais nous ne sommes pas encore assez nombreux dans le coin », continue la coiffeuse. Ces sacs à cheveux sont ensuite récupérés par Coiffeurs Justes. Ils sont ensuite transmis à Ecoscience, elle aussi située dans le Var et qui cherche à préserver l’environnement. Ces deux associations sont les acteurs majeurs du recyclage des cheveux. Ecoscience se charge de la partie technique et de la transformation. Elle donne l’opportunité à un atelier d’insertion, l’Avaf, de fabriquer les filtres anti-pollution. Les cheveux sont, en fait, fourrés dans des bas de contention pour former des boudins. Ces derniers sont ensuite placés par groupe de trois dans un sac à sapin. Pour finir, les fabricants y placent deux bouées aux extrémités afin qu’ils flottent lorsqu’ils sont mis à l’eau. « Ce que beaucoup ne savent pas c’est qu’ils sont réutilisables en mer jusqu’à huit fois », ajoute Valérie. Et pas question pour les cheveux d’être jetés après ça. Ils peuvent ensuite servir de renforçateur de béton et même de repoussant pour les nuisibles dans les champs (grâce à l’ADN de l’homme qui s’y trouve).
                

« Ça serait bien que d’autres coiffeurs s’y mettent ! »
Pour l’instant, peu de coiffeurs sont entrés dans la boucle, du moins à Wormhout. « Ça serait bien que d’autres s’y mettent », insiste la gérante. Une initiative importante à l’heure où les océans sont des plus en plus pollués et où les espèces marines sont en danger. Les retours des clients sont positifs. « En général, ils me répondent : "Au moins ça va servir à quelque chose !" », conclut la coiffeuse, le sourire aux lèvres
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Manon Desmélie

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